Le Su-17M4 « Fitter K » fut la version finale de Su-17. Il possédait une avionique améliorée et des entrées d'air additionnelles avaient été ajoutées sur le fuselage et à la base de la dérive pour améliorer le refroidissement du moteur. Cette version était alimentée par le moteur AL-21F-3 et a été fabriquée entre 1981 et 1988. Le Su-17M4R (Reconnaissance Tactique) était directement issu du M4 et était équipé d'un pod de reconnaissance KKR accroché sous le pylône central.

La Maquette

La boite contient toutes les pièces pour faire la version M3 ou M4, il est donc important de choisir votre option avant de commencer la construction. Les lignes de panneaux et les rivets sont bien représentés et le moulage est correct mais l'assemblage est quelque peu problématique et n'est pas vraiment fait pour un débutant.
La décoration que j'ai choisie est celle du Su-17M4R « 07 Bleu » de 886 ORAP, 15 VA, basé à Bagrâm en Afghanistan, en 1988. Elle est présente dans la boîte, mais il faudra la compléter en y ajoutant la chauve-souris et les marques de mission, oubliées par Kitty Hawk.
Même s'il y a pléthore « d'aftermarkets » pour parfaire la bête, je me contenterai de ce qui est dans la boîte, n’améliorant que le strict minimum et ne corrigeant que les erreurs les plus flagrantes. Une seule infraction à la règle, l'achat de tubes Pitot et de déchargeurs d'électricité statique Master
:

Tout d'abord, il faut enlever un décalage de matière le long de chaque pièce du fuselage, en essayant de ne pas toucher les détails environnants. Ensuite, nous assemblons les trois pièces pour reconstituer chaque demi-fuselage et nous remplissons le vide en utilisant du mastic Sintofer. La finition est faite avec du Surfacer Tamiya :


Le cockpit est complété par quelques détails réalisés avec du profilé en plastique et du fil d'étain. Le plancher est légèrement surélevé et une poignée a été rajoutée au manche à balai. La cloison arrière a, aussi, été modifiée pour correspondre à celle d'un M4. Sur le tableau de bord, l'écran IT-23M a été remplacé par le boîtier de commande du pod KKR.
Le harnais du siège, fourni en pièces photodécoupées, est absolument faux et a rejoint la poubelle. Il est refait en feuille de plomb et boucles en photodécoupe de chez Reheat Model :

La tubulure représentée par KH doit être positionnée sur la structure et placée de l'autre côté. Elle est faite de fil d'étain enveloppé dans du papier à cigarettes pour simuler la gaine qui l'entoure. La structure existante a d'abord été rehaussée avec un profilé en plastique pour gagner en profondeur, puis le détail a été ajouté.
Les plaques en relief sur la cloison inférieure sont à retirer, car elles ne sont présentes que sur un seul côté. Je n'ai pas fait le changement, car j'ai vu l'erreur trop tard :

Le puits du train d'atterrissage et le cockpit sont couverts de Noir suivi de plusieurs voiles de couleur Blanche, en se concentrant sur les zones les plus éclairées et en essayant de créer un dégradé. Gardez l'aérographe bien perpendiculaire à la surface pour ne couvrir que les reliefs et garder le dessous des détails noir :

Pour le cockpit, la couleur de base est « Cockpit interior from the 1970's to the present day » 73069 de chez akan, à laquelle j'ai ajouté une goutte de Blanc, car elle est un peu trop foncée, à mon goût. Là aussi, on pulvérise en couches fines pour ne pas empâter ce qui a été fait précédemment :

Le plancher, comme on le voit sur les photos, n'est pas de la même couleur que le reste du fuselage. Je l'ai donc repris, en commençant par appliquer du Motip « Yellow » recouvert d'une généreuse couche de Heavy Chipping Effects, en prévision de futures rayures, puis de la couleur de base Tamiya XF-81, qui me semblait assez proche de la réalité. Dans le processus, et après avoir soigneusement mouillé la surface avec de l'eau chaude, j'ai frotté et gratté avec une vieille brosse et un cure-dent. Enfin, la surface a été badigeonnée de Vallejo Steel pour simuler une usure plus profonde :

Pour les cloisons latérales, j'ai commencé par appliquer un filtre « Blue for Dark Grey » sur l'ensemble de la pièce puis, dans le frais, un lavis « Blue Dirt » est appliqué dans les creux.
Les bords et les rivets sont brossés à sec avec du bleu pâle et quelques rayures sont faites avec des crayons aquarelle blanc et argent, principalement au niveau des pieds du pilote. On empoussière avec des pigments couleur Terre et on en termine en peignant les détails avec des acryliques Prince August :

J'ai ajouté un peu de lumière au sommet de la cloison arrière et du tableau de bord en pulvérisant des voiles de H314, suivis d'un généreux brossage à sec de Bleu Pâle sur les reliefs.
Le fond des cadrans est ensuite peint en blanc avant de venir coller les motifs, pris sur la feuille de décalcomanie à l'aide d'un Punch & Die. Une fois sec, et à l'aide de ce même outil, le verre est découpé dans de l’acétate transparent et collé à l'aide d'un vernis brillant :

Le siège reçoit du H77 Gunze comme base, suivi de voiles de XF-66 Tamiya très dilué appliqué de manière zénithale.
On continue avec un drybrush Gris Moyen des arêtes qui est ensuite adouci avec un filtre noir. Après 24 heures de séchage, les détails sont peints à l'aide de peintures à l'huile et acryliques :

Les puits de train d'atterrissage sont peints en Grey 83028 Akan (ce n'est pas une acrylique aqueuse mais une enamel, elle est donc diluée avec son diluant spécifique) suivi d'un filtre Bleu et d'un jus Gris Foncé appliqué par capillarité dans les creux.
Une fois sec, l'ensemble est brossé à sec avec du Gris Agate et les bords sont éclaircis avec un filtre blanc :

Avant de fermer les deux demi-fuselages, les aérofreins ont été mis en place. Je n'ai pas trouvé de photos de ceux-ci en position ouverte, ils seront donc fermés.
Deux morceaux de profilé sont collés à l’intérieur afin de servir de butées aux pièces. Les ajustements obtenus sont loin d'être parfaits, j’ai donc utilisé de la carte plastique pour remplir les espaces, la finition se faisant au Surfacer Tamiya.
En regardant la documentation, on peut voir qu'ils n’affleurent pas le fuselage mais sont en légère surépaisseur. J’ai donc découpé, dans de la carte plastique de 0.13mm d'épaisseur, deux pièces aux dimensions des pelles qui ont ensuite été collées dessus :

Le positionnement de la casquette est assez problématique et il faudra, ici aussi, coller des cales afin de la maintenir correctement en place. Un morceau de feuille de plomb a été utilisé pour représenter la toile qui la recouvre. Elle est peinte en Kaki légèrement assombri avec de la couleur Terre :

L'intérieur de la verrière est une véritable usine à gaz et un vrai casse-tête à reproduire. La sculpture intérieure a été enlevée avec une mini fraise puis les détails ont été ajoutés en utilisant de la carte et profilés plastique :

 

Bien que la représentation de la plaque de protection en sortie de la bouche du canon soit correcte, j'ai préféré la refaire pour lui donner du relief.
On découpe un morceau de scotch en aluminium légèrement plus grand que la zone à couvrir. On le met en place et on frotte avec un coton-tige pour faire apparaître la gravure qui est dessous. Avec un cure-dent pointu, on accentue cette dernière et on découpe l’excédent avec un cutter à lame pivotante (plus simple pour la découpe des courbes). Enfin, on frotte avec de la paille de fer 000 pour lui donner un aspect vieilli :

Pour commencer le travail sur les ailes, j'ai ajouté quelques détails dans les puits du train d'atterrissage. Je me suis limité au strict minimum visible :

Pour les parties mobiles des ailes, il va falloir donner de sa personne pour obtenir quelque chose de plus représentatif de la réalité, à commencer par la réalisation de la rainure visible sur les surfaces supérieures et inférieures. Pour cela, j'ai fabriqué un petit outil, usiné dans une ancienne lame.
En utilisant une règle comme guide, on creuse le plastique à la profondeur voulue. On devine, à gauche sous mon pouce, un morceau de carte plastique ajouté pour prolonger l'aile.
Ensuite, toujours avec une règle, on trace les lignes de rivets. Le trou dans lequel passe l'axe de rotation est ouvert afin de pouvoir glisser les ailes en place après avoir collé les parties fixes de l'aile au fuselage.
Une des particularités de la dernière version est d'avoir des volets renforcés par l'ajout de rivets. J'ai donc représenté cela à l'aide d'une feuille de rivets Archer :

Tout d'abord, les puits de train ont reçu une couche de Noir et Blanc. Ensuite, on applique des voiles de la couleur de base. On s'arrête quand le résultat nous convient. Les reliefs sont éclairés avec un filtre P.A. 986 et les rivets sont frottés avec du Blanc pur. Les creux sont accentués avec un lavis Gris pierre et l'excédent est fondu avec un pinceau imbibé de White Spirit. Enfin, on peint les détails :

Le train d'atterrissage est correct. Il y a juste une petite modification à faire pour corriger la position des deux portes afin de les rendre conforme. Les photos 61 et 62 montrent la mauvaise position de la jambe (à gauche) et la bonne position (à droite).
Les roues sont loin d’être exceptionnelles, surtout les pneus qui sont aussi lisses qu'un galet de plage :

Le pod de reconnaissance KKR-1T est correct. J'ai juste ajouté le couvercle de protection des antennes présentes de chaque côté :

Le pod ECM SPS-141 est conforme lui aussi. De petits détails ont été ajoutés pour lui donner un peu plus de volume : 

Il en est de même avec le pod lance-roquettes B-8M : 

Kitty Hawk est complètement passé à côté de la réalisation des réservoirs externes de carburant PTB-800 et ces derniers vont nécessiter beaucoup de travail pour les rendre conforme. La longueur est correcte mais les deux extrémités manquent de volume (elles sont trop effilées). Les deux ailettes à l'avant n'ont pas le bon angle, les fixations des pylônes sont trop avancées, les gravures se retrouvent donc au mauvais endroit et sont, de plus, trop nombreuses et, pour clôturer la liste, aucun détail n'est présent :

Les deux caches FOD ont été réalisés en utilisant de la carte plastique et des profilés. Le cône de celui de l’entrée d’air est fait avec une pièce récupérée sur l’un des pods de lance-roquettes, qui a exactement les bonnes forme et dimensions :

La couleur du dessous est le Blue Grey 73023 de chez Akan, dilué à environ 50 % avec du diluant acrylique X-20A de chez Tamiya :

La modulation, qui suit cette première étape, se fait en deux phases distinctes. La dilution, toujours avec du X-20A, est portée à environ 90 %. On commence par poser les clairs avec un mélange à parts égales de la couleur de base et de Blanc suivi des obscurs avec un mélange 50/50 de la couleur de base et de Noir :

La même chose est faite sur les parties mobiles (hors empennage puisqu’ils ont été traités précédemment) mais en utilisant du Bleu H314 Gunze pour l'éclaircissement et du Black Tire H77 pour l'assombrissement :

Afin d’adoucir les contrastes, un voile de la couleur de base est pulvérisé sur l’ensemble de l’intrados et un filtre à l’huile Bleu permettra de redonner une tonalité bleuâtre :

Les zones en aluminium sont peintes avec de l’AS12 Tamiya que l’on vient moduler, de la même façon que pour le Blue Grey, avec du Dark Alu 77703 pour les foncés et du White Alu 77706 pour les clairs, tous deux de la marque Vallejo :

Après la pose des décalcomanies, une couche de vernis brillant est appliquée que l’on va laisser sécher pendant 24 h avant la phase des peintures à l’huile.

Quatre jus différents ont été utilisés pour mettre en valeur les lignes de structure :

* Du Blue Dirt pour la gravure générale, sauf pour les parties aluminium où c’est du Bleu Noir qui a été employé.

* Du Neutral Brown pour les lignes de rivets.

* Du Black Night à la jonction aileron/aile.

Ils sont diffusés par capillarité et les débordements sont essuyés avec un chiffon imbibé de White Spirit. Le creux des parties en relief est souligné avec du Streaking Grime alors que sur les zones en aluminium, c’est de l’Engine Grime qui est utilisé :

 

La surface est marbrée à l'aide de Neo, appliqué avec un morceau de mousse. Deux voiles de peintures, l'un clair (base plus du Beige) et l'autre foncé (base plus Chocolate et NATO Black), sont pulvérisés de manière aléatoire ou en suivant une ligne de structure. Une fois sec, le produit de masquage est enfin retiré en frottant avec le doigt, tout simplement :

On procède à l’identique sur les zones en aluminium, en mélangeant la couleur de base avec des encres acryliques de différentes couleurs, pour ne pas perdre l'aspect métallique :

On apporte des variations supplémentaires en venant retravailler certaines trappes avec des pointes de Streaking Grime et de Rainmarks Effect (Blue Black et Engine Grime pour l’aluminium) que l’on fond ensemble avec un pinceau sec. Les trappes les plus petites ne seront modulées qu’avec du Rainmarks :

Enfin, une couche de vernis mat est pulvérisée afin d'uniformiser l'ensemble :

Les couleurs utilisées pour le camouflage 4 tons de l’extrados sont toutes tirées de la gamme Akan. Il s’agit du 73099 Green, du 73026 Dark Brown, du 73024 Dark Green (que je trouve trop brune. J'ai donc ajouté une goutte de H340 pour faire ressortir le ton vert) et du 73080 Sand, éclairci avec du H79. La dilution est d'environ 70 % et la pression au compresseur comprise entre 0,5 et 0,8 bar, selon que l'on veuille dessiner le contour ou remplir les zones. La séparation des teintes est à bord fondu. Le travail est donc exécuté à main levée :

S’il est facile de moduler une ou deux couleurs, c’est plus compliqué et surtout beaucoup plus long de le faire pour quatre. J'ai donc préféré utiliser des encres et des peintures à l'huile. Comme elles sont naturellement transparentes, on n’utilise qu’une seule couleur pour le clair et qu’une seule pour le foncé et ce, quelles que soient les teintes du camouflage.
J'ai donc utilisé un mélange d'encres Sépia et Noir pour assombrir et un autre de peintures à l'huile Blanc et Jaune, diluées avec du White Spirit, pour éclaircir. Ces deux mélanges sont appliqués sur le camouflage à l’aérographe :

Les décalcomanies sont d’excellente qualité. Les couleurs sont bien denses et aucun effet de transparence n’a été constaté à la pose. La planche comporte tous les stencils (et ils sont nombreux) mais comme je l’ai dit en préambule, il manque le « hibou photographe ». Je l’ai donc récupéré dans ma documentation et imprimé sur une feuille de décalcomanie transparente :

Les ombres dans les creux sont accentuées avec un mélange de Rouge et de Vert pour les zones qui sont peintes en Vert. Pour les zones marron/sable, j'ai utilisé un mélange de Marron et de Noir :

Ensuite, chaque couleur est éclaircie en venant travailler panneau par panneau. Les différents mélanges doivent être fortement dilués pour pouvoir travailler par transparence.
On termine le travail avec les énamels comme cela a été fait pour l’intrados :

La technique de peinture/patine des charges est identique à celle utilisée à l’intrados.
Je me suis laissé emporter pour le KKR-1 (je le voulais propre au départ). Mais une fois en place, c'est finalement plus harmonieux comme ça :

 Rien de spécial pour le SPS-141. J'ai essayé de lui donner un aspect propre :

Pour le B-8M, les différentes teintes d'aluminium sont données par pulvérisation d'encres diluées : Noir pour la zone centrale et un mélange de Sépia et de Noir pour la zone arrière. Le cône avant n'a reçu qu'un voile de vernis mat :

J'ai seulement ajouté quelques traits de crayon aquarelle sur le PTB-800 pour la représentation des rayures :

La mise en place de tous les sous-ensembles se fait sans aucun problème et je peux mettre un terme à ce montage qui, somme toute, c’est plutôt bien déroulé pour peu que l‘on soit soigneux et patient :